De la panique à l’action : comment un plan familial sauve des vies

septembre 21, 2025

Résumé en 1 phrase : Le « commandement citoyen » applique à l’échelle d’un foyer et d’un voisinage les principes simples du commandement d’intervention pour transformer la confusion en actions utiles pendant les 72 premières heures.


Pourquoi parler de « commandement citoyen » ?

Lorsqu’un incendie éclate dans une maison, qu’une inondation surprend un quartier, qu’une panne électrique plonge une région dans l’obscurité ou qu’une alerte chimique retentit, la première réaction est souvent la confusion. On attend des directives, on cherche des réponses, et pendant ce temps, les minutes s’écoulent. La réalité est simple : les premières heures d’une crise appartiennent aux citoyens eux-mêmes. Les secours arrivent, mais jamais instantanément. C’est pourquoi chaque famille et chaque communauté doit apprendre à tenir le cap en attendant.

Les événements récents l’illustrent clairement :

  • Le 13 juillet 2025, la région de Montréal a connu la journée de juillet la plus pluvieuse jamais enregistrée, avec 81,6 mm de pluie en 24 h à l’aéroport Montréal-Trudeau, dont près de 60 mm en une seule heure. Ces pluies torrentielles, plus intenses que celles des vestiges de l’ouragan Debby en 2024, ont provoqué des inondations éclairs et surpris la population, faute d’alertes anticipées. Beaucoup de familles ont dû improviser, constater des dégâts matériels et chercher de l’aide rapidement.
  • Dans l’Ouest et le Nord du Canada, l’été 2025 a aussi été marqué par des feux de forêt majeurs, entraînant des évacuations massives, des coupures d’électricité et une qualité de l’air dangereuse jusque dans les grands centres urbains.

Ces situations récentes montrent que nous ne parlons pas de risques abstraits. Qu’il s’agisse de pluies diluviennes imprévues ou d’incendies hors de contrôle, la capacité d’une famille à agir vite, avec méthode et sang-froid, peut faire la différence entre la panique et la résilience.

Le concept de commandement citoyen consiste à transposer à l’échelle familiale et communautaire les principes éprouvés du commandement d’intervention. Il ne s’agit pas de jouer au pompier, mais de donner une structure claire et rassurante aux décisions et aux actions de tous les jours.


Le modèle PrépaCivile : 3P — Prévoir • Protéger • Participer

1) Prévoir (avant)

Prévoir, c’est imaginer les scénarios possibles et poser quelques gestes concrets pour ne pas être pris au dépourvu. Cela commence par la définition des priorités : protéger les personnes, sécuriser les animaux, conserver les documents essentiels, avoir un minimum d’eau et de nourriture à disposition. Une famille qui a identifié ses points de rassemblement et préparé un sac d’urgence est déjà en avance sur la majorité.

Par exemple, une famille vivant en zone inondable peut décider de conserver ses papiers dans un bac étanche près de la sortie, de repérer deux trajets d’évacuation différents et de garder des bottes de pluie accessibles pour tous. Ces gestes, simples mais planifiés à l’avance, réduisent le stress au moment critique.

2) Protéger (pendant)

Quand la crise survient, protéger signifie se concentrer sur l’essentiel : la vie humaine, la sécurité immédiate et la stabilité émotionnelle du groupe. C’est ici que le SCI familial (mini système de commandement) entre en jeu. Chaque personne, même un enfant, peut avoir une responsabilité claire : l’un appelle les secours, l’autre s’assure que les sacs d’urgence sont pris, un autre compte les personnes au point de rassemblement.

Imaginons une coupure électrique généralisée en hiver : la famille qui sait déjà qui gère les ressources (bois de chauffage, nourriture), qui surveille les nouvelles officielles et qui organise les repas va rester calme et structurée. Le temps n’est plus perdu à décider « qui fait quoi ».

3) Participer (après)

Une crise ne s’arrête pas quand le danger immédiat disparaît. La phase de rétablissement exige solidarité et entraide. Participer, c’est soutenir ses voisins, tenir un journal de crise (dépenses, décisions, pertes) et tirer des leçons pour améliorer la préparation future. C’est aussi savoir demander de l’aide, que ce soit à la municipalité, aux assurances ou à la famille élargie.

Lors de tempêtes de neige majeures, certains quartiers qui avaient mis en place un petit réseau de voisinage ont pu déneiger collectivement les entrées, partager des génératrices et prendre soin des personnes âgées. Ce type de participation renforce la résilience de toute la communauté.


Le SCI familial : 4 rôles simples

Le cœur du commandement citoyen, c’est de donner une responsabilité claire à chacun. Même une famille de deux personnes peut appliquer cette logique.

  1. Commandement – Décider et fixer les priorités à court terme.
  2. Opérations – Agir concrètement sur le terrain (coupures, premiers soins, sécurité).
  3. Logistique – Gérer les ressources (eau, nourriture, matériel, documents).
  4. Information/Liaison – Communiquer avec l’extérieur, prendre des notes, suivre les consignes.

Dans un immeuble, ce système peut s’adapter entre voisins. L’un prend en charge les communications, un autre s’assure des personnes vulnérables, un autre gère l’approvisionnement. La force du modèle est sa flexibilité.


Cas concrets : 3 situations fréquentes

1) Incendie domestique

Un feu de cuisine se déclare au milieu de la nuit. La famille applique son plan : l’un alerte tout le monde en criant « Feu! », en actionnant la station manuelle d’alarme incendie si disponible, chacun évacue par la sortie prévue, on se retrouve au point de rassemblement devant la maison. L’enfant responsable du rôle « Information » sait qu’il doit appeler le 911 depuis l’extérieur.

Résultat : tout le monde est sorti sain et sauf avant l’arrivée des pompiers.

2) Inondation soudaine

Des pluies torrentielles comme celles du 13 juillet 2025 frappent sans prévenir. La famille avait prévu un point de chute chez des amis situés en hauteur. Logistique attrape les sacs d’urgence, Information vérifie sur son téléphone les routes praticables, Commandement décide de partir immédiatement, et Opérations s’assure que l’électricité est coupée avant de sortir.

L’évacuation est rapide et ordonnée.

3) Panne prolongée en hiver

Après une tempête, le quartier reste sans électricité pendant trois jours. Grâce au SCI familial, chacun sait quoi faire : un adulte gère les stocks alimentaires et conserve la chaleur dans une pièce centrale, un autre reste à l’écoute des radios locales pour les consignes, les enfants s’occupent des animaux de compagnie et aident à surveiller la température.

Cette organisation évite la panique et permet de passer le cap plus sereinement.


Communication de crise : dire peu mais dire clair

La communication est l’un des éléments les plus critiques. Trop d’informations créent de la confusion, pas assez d’informations isolent et inquiètent. Avoir un message type pour informer ses proches est essentiel. Par exemple :

« Nous sommes en sécurité au point de rassemblement. Maison évacuée. Prochain contact à 20 h. Contact hors zone : Julie au 514-123-5678. »

Ce type de message court, clair et précis réduit l’angoisse et évite de saturer les réseaux.


Construire un réseau de voisinage résilient

La résilience ne se limite pas à la cellule familiale. Elle s’étend à la communauté immédiate. Un groupe de 5 à 10 foyers peut décider de créer un Réseau Citoyen de Résilience Communautaire (RCRC). En partageant une feuille de contacts, en définissant deux points de rencontre et en testant un exercice simple (« 15 minutes sans courant »), on augmente drastiquement la capacité collective à faire face.

Lors des vagues de chaleur, un voisin qui dispose d’un climatiseur peut accueillir quelques heures les plus vulnérables. Lors d’une coupure d’eau, une autre famille peut partager ses réserves. Ces gestes, multipliés à l’échelle d’un quartier, sauvent des vies.


Conclusion

Quand tout s’effondre, la différence entre panique et résilience se joue rarement sur la technologie ou les équipements sophistiqués. Elle repose sur un plan simple, des rôles clairs, des messages efficaces et une entraide locale. Le commandement citoyen n’est pas un luxe : c’est une nécessité. Chaque famille, chaque voisinage peut l’adopter dès aujourd’hui avec des gestes concrets.

En résumé : protéger, coordonner, agir — en famille et avec vos voisins. C’est le cœur de la mission PrépaCivile.

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